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Comment entretenir un massif ?

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Massifs, haies et pelouses demandent un entretien afin de conserver un jardin agréable à parcourir et à vivre. Mais ce que l’on entend aujourd’hui par entretien et traitements est très différent des conseils que l’on donnait avant la loi Labbé et l’interdiction des pesticides dans les jardins. Les jardiniers, autant que tous les amateurs de plantes, ont pris conscience de l’urgence de voir le jardin comme un milieu vivant et de préserver cet état. La faune et la flore s’en portent mieux et la biodiversité aussi, car elle décline dramatiquement depuis de nombreuses années.


Comment peut-on alors entretenir les différentes parties du jardin ? Les méthodes alternatives se sont développées, les produits écologiques et de biocontrôle remplacent aujourd’hui les produits phytopharmaceutiques. Il est également nécessaire de changer l’approche que l’on a de l’entretien. Par exemple, un jardin très léché où aucune herbe indésirable ne pousse est aujourd’hui plus compliqué à obtenir. Mais si l’on met en pratique certaines méthodes comme le paillage, l’entretien sera réduit. 
De même, le choix des espèces plantées détermine souvent le temps que l’on consacre à l’entretien. Les massifs de plantes saisonnières nécessitent de nombreuses interventions, alors qu’un choix de plantes vivaces divisera ce nombre par deux ou trois. 
L’entretien dépend donc des choix que l’on fait dans l’organisation du jardin, et principalement dans celui des massifs.

L’entretien des différents massifs

L’entretien de chaque type de massif diffère selon les plantes qui le composent. Des plantes bien adaptées au sol et à l’exposition seront plus résistantes et demanderont moins d’entretien. Selon les régions, il sera peut-être utile de les protéger contre le froid. Mais là encore, si les espèces choisies sont d’origine locale, ou bien acclimatées, elles seront plus rustiques et pourront passer l’hiver sans protection. 

Les traitements curatifs sont nécessaires quand des maladies surviennent ou une invasion de parasites que l’on n’arrive pas à contrôler dans un massif. Ces traitements doivent être choisis parmi le panel de solutions biologiques autorisées : purins végétaux, larves d’insectes auxiliaires, produits à base de substances végétales diverses, bactéries prédatrices… 

Les purins végétaux sont souvent utilisés en préventif, pour repousser les éventuels parasites, assainir le sol ou renforcer les défenses des végétaux. L’association avec certaines espèces plantées en complément peut aussi aider à prévenir les différents maux du jardin, comme les espèces de la famille de l’ail qui éloignent les pucerons et diffusent dans le sol des substances fongicides ou les aromatiques qui sont insectifuges. 

L’entretien des massifs saisonniers

Le jardinier intervient pour la plantation, et doit ensuite prévoir un arrosage suivi, car ces plantes ont besoin d’eau pour pousser rapidement. Il effectue ensuite des apports d’engrais, des désherbages réguliers, plusieurs effleurages le temps de la floraison puis arrache les plantes fanées. Ce travail sera répété l’année suivante en commençant par une réfection des bordures.

  • Pour limiter l’entretien d’un massif saisonnier, planter une bordure de vivaces persistantes ou installer toute autre bordure permanente permet de conserver d’une année sur l’autre ce cadre. On élimine ainsi quasiment la réfection des bordures. La pose d’un tuyau perforé serpentant entre les plants du massif et recouvert par un paillis supprimera ensuite le temps consacré à l’arrosage manuel. Le désherbage sera également moindre avec la pose du paillis, même s’il reste utile les premiers 15 jours quand le sol reste nu afin de laisser les jeunes plants prendre un peu de hauteur. 

L’entretien des massifs de plantes vivaces

Le jardinier aura la charge de la plantation la première année. Puis celle du nettoyage des feuilles abîmées sur les vivaces persistantes, ou du rabattage des touffes sur les espèces caduques. Cet entretien s’effectue une fois par an, en fin d’hiver ou en automne pour certaines vivaces. 

La gestion de l’arrosage se fera selon les espèces installées. Le désherbage est aussi nécessaire le temps que les plants prennent de l’ampleur, de façon à éviter la concurrence. Ensuite, il sera utile de diviser les souches, tous les 2, 3 ou 4 ans selon l’espèce, pour que les touffes restent compactes et florifères. Cette division permet aussi de contrôler le développement des plantes par rapport à leurs voisines, de façon à ce que chacune ait assez d’espace pour garder une forme harmonieuse, sans être concurrencée par les autres.

  • Pour limiter l’entretien d’un massif de vivaces, il faut choisir des espèces très bien adaptées au sol en place, qu’il soit sec, frais ou humide, car elles se suffiront ainsi des conditions naturelles d’hygrométrie à partir de la deuxième année. Le paillage systématique du sol entre les pieds des vivaces, renouvelé dans l’année, empêche la pousse des adventices et supprime le désherbage. 
  • Respecter les bonnes distances de plantation, la première année et lors des réaménagements de massif, évite que les plantes ne s’étouffent entre elles et rend inutile un travail de transplantation dès la fin de la première année. 

L’entretien des massifs arbustifs

Le jardinier intervient au moment de la plantation, puis installe un arrosage ou arrose manuellement. Il supprime éventuellement les fleurs fanées des arbustes à fleurs, selon la saison, et s’occupe de la taille une ou plusieurs fois par an selon les espèces. Il est d’usage de tailler par exemple les arbustes à fleurs printaniers après la fanaison, et d’intervenir en fin d’hiver sur ceux fleurissant en été. Mais selon chaque espèce, l’intervention doit correspondre au cycle physiologique de cette dernière. Le désherbage du massif est nécessaire la première année, pour limiter la concurrence avant que les feuillages ne prennent de l’ampleur.

  • Pour limiter l’entretien sur un massif arbustif, le paillage du sol entre les arbustes est la première des solutions à adopter. Ce paillage peut être minéral avec des espèces supportant la sécheresse et des espèces aromatiques méditerranéennes. Autrement, il vaut mieux un paillage organique qui empêche les adventices de pousser et se décompose au fil des mois en enrichissant le sol. Ce paillage doit être renouvelé au fil de l’année pour que son épaisseur soit toujours constante. 
  • L’association d’arbustes poussant lentement limite aussi le travail de taille, voire le supprime.
  • Le respect des bonnes distances de plantation agit dans le même sens, les ramures ne se gênant pas même si elles s’entremêlent en périphérie.

L’entretien des massifs mixtes

Composés d’arbustes, de vivaces et d’annuelles, les travaux d’entretien se cumulent, car il faut intervenir à différentes périodes de l’année selon chaque espèce plantée. 

  • Pour limiter l’entretien de ce type de massif, il faut éviter de réunir trop d’espèces. Un choix de 1 à 3 arbustes persistants associés à 2 plantes vivaces estivales peut par exemple suffire à créer une belle animation tout en réduisant le travail d’entretien de l’ensemble. On peut y ajouter quelques bulbes printaniers capables de se naturaliser, et dont les feuillages fanés seront vite masqués par la croissance des vivaces en milieu de saison.   

Les travaux d’entretien des massifs sont une des spécialités des entreprises du paysage. Si vous manquez de temps ou de connaissances sur ce domaine, faites-leur confiance. Elles interviendront aux moments opportuns avec le matériel adéquat.