Si la déclaration sans suite a pour conséquence de mettre fin à la procédure de consultation avec ou sans relance, elle est susceptible de porter préjudice aux soumissionnaires. Conformément à…
Si la déclaration sans suite a pour conséquence de mettre fin à la procédure de consultation avec ou sans relance, elle est susceptible de porter préjudice aux soumissionnaires. Conformément à l’article R. 2185-2 du Code de la commande publique, l’acheteur a l’obligation d’indiquer les raisons qui l’ont conduit à prendre cette décision.
En principe, cette déclaration n’entraine pas d’indemnisation pour le candidat évincé. Toutefois, les candidats soumissionnaires disposent de la possibilité d’intenter un recours contentieux en cas de défaut de motivation, ou si le motif invoqué n’est pas valable.
Le Conseil d’Etat a pu rappeler que : « la personne publique peut renoncer à contracter, dès lors que cette renonciation repose sur un motif tiré de l’intérêt général qu’elle communique dans les plus brefs délais aux opérateurs économiques ayant participé à la procédure. » (Cour administrative appel Marseille, 13 septembre 2021, 20MA03415). La direction des affaires juridique précise elle que : « la motivation constitue un élément de régularité de la déclaration sans suite ».
En l’absence de contrat, il ne convient pas d’attaquer la décision sur la base du contentieux contractuel. Dans l’hypothèse présente, le recours dit « Tarn et Garonne » n’a pas vocation à s’appliquer. (Conseil d’État, Assemblée, 04/04/2014, 358994, Publié au recueil Lebon). Cette position a été confirmée dans une jurisprudence ultérieure (Tribunal administratif, Amiens, 31 janvier 2017, n°1500767 et 1500768). Le juge administratif a pu préciser les voies de recours possibles en cas de déclaration sans suite.
Les candidats disposent de la possibilité de contester cette déclaration sans suite, par la voie du recours pour excès de pouvoir. Il convient pour le soumissionnaire de prouver le défaut de motivation de la déclaration sans suite ou l’illégalité de cette déclaration. Le tribunal examine la régularité de la décision et notamment les conclusions indemnitaires présentées par le soumissionnaire. Ce dernier peut exiger, si la déclaration sans suite est infondée, réparation de son préjudice. Le juge appréciera au cas par cas la motivation justifiant la déclaration sans suite.
A titre d’exemple, la négligence de la personne publique n’est pas considérée comme un motif justifiant la déclaration sans suite (CAA Marseille, 25 mai 2007, n° 04MA00093, Département de la Haute-Corse). De même, l’incohérence d’une offre présentée par un candidat dont se prévalait la personne publique ne constituait pas un motif d’intérêt général et pouvait seulement conduire à juger l’offre inacceptable (CE, 18 mars 2005, Société Cylcergie, n° 238752).
Références juridiques :
- Conseil d’État, Assemblée, 04/04/2014, 358994, Publié au recueil Lebon
- Cour administrative appel Marseille, 13 septembre 2021, 20MA03415
- CAA Marseille, 25 mai 2007, n° 04MA00093, Département de la Haute-Corse
- Site du gouvernement
- Question écrite n°22612, Réponse du ministère de l’Économie, des finances et de l’industrie publiée le 12/04/2012.