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Gestion de l’eau : mettre en place des solutions durables pour arroser les végétaux

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En 2022, dans la quasi-totalité des départements, les entreprises du paysage ont été soumises aux arrêtés préfectoraux sécheresse – interdisant strictement d’arroser les espaces verts et entrainant ainsi une surmortalité des végétaux. En tout 700 communes ont connu des problèmes d’approvisionnement en eau potable.

Il ne peut y avoir de végétal sans eau. L’eau a une fonction essentielle pour assurer la renaturation de l’espace urbain engagée par l’Etat. La végétalisation des villes contribue à la lutte contre le phénomène d’îlots de chaleur urbains, à rafraîchir les villes et à améliorer la résilience des territoires urbanisés face au changement climatique.

La filière du paysage est au cœur de la planification écologique de l’espace urbain, engagée par l’Etat. Elle promeut une gestion raisonnée de l’eau et possède une véritable expertise au travers de systèmes d’arrosage plus perfectionnés et le choix d’une palette végétale adaptée au dérèglement climatique.

Face aux risques sérieux de pénurie d’eau pour l’été 2023, l’Unep a présenté au Gouvernement et au Parlement dès le mois de février, des solutions à court et moyen terme pour permettre aux entreprises du paysage d’arroser les végétaux, ingrédient essentiel à la réussite de la politique de renaturation de l’Etat.

1. Solutions à court-terme 

  • · Faire évoluer la réglementation pour arroser les jardins et plantations récentes de moins de 2 ans ;

Chaque année l’Etat adresse aux préfectures un guide de mise en œuvre des mesures de restriction des usages de l’eau en période de sécheresse.

L’Unep demande qu’un assouplissement réglementaire soit réalisé a minima pour les jeunes plantations de moins de 2 ans au sein de ce guide. Cette solution permettrait de garantir la survie des jeunes végétaux, d’épargner des frais supplémentaires aux entreprises, particuliers et collectivités et à long-terme de garantir la pérennité des aménagements paysagers.

  • · Anticiper davantage les épisodes de sécheresse pour éviter d’atteindre le niveau de « crise » ;

Pour assurer à la filière du paysage de prendre soin des végétaux plantés, il est nécessaire d’anticiper davantage les épisodes de sécheresse. Il apparaît plus utile que les restrictions aux niveaux 2 et 3 démarrent plus tôt dans l’année, pour avoir une interdiction totale (niveau 4) qui soit la plus courte possible, voire évitée.

Le Gouvernement souhaite que des restrictions d’eau soient prises plus tôt pour arroser le végétal plus longtemps et garantir sa survie, dans l’objectif d’adapter l’espace urbain au dérèglement climatique et aux enjeux biodiversité.

2. Solutions à moyen-terme

  • · Accroitre l’utilisation des eaux usées pour arroser les espaces verts ;

L’utilisation des eaux usées reste très peu développée en France. Au total, moins de 1 % des eaux usées sont réutilisées dans l’hexagone, contre 14 % en Espagne et 9 % en Italie par exemple. Avec l’augmentation du stress hydrique, il est aberrant de ne pas donner une seconde vie aux eaux usées, là où c’est possible en particulier pour arroser les espaces verts.

L’Unep a recommandé au Gouvernement de lever les freins réglementaires et de mettre en place une stratégie pour accroître la réutilisation des eaux usées dans les espaces verts.

  • · Rendre obligatoire l’installation d’une cuve de récupération d’eau de pluie pour les nouvelles constructions et les projets de rénovation, dans l’objectif de valoriser cette ressource ;

La France apparaît en retard sur le sujet de la récupération de l’eau de pluie alors qu’elle est économique et vertueuse.

Dans la région belge de Bruxelles-Capitale, il est par exemple obligatoire de placer une cuve d’eau de pluie pour toute nouvelle construction. La gratuité de l’eau de pluie permet d’amortir le coût des cuves dans le temps.

L’Unep encourage le Gouvernement à rendre obligatoire l’installation d’une cuve de récupération d’eau[1] de pluie pour les nouvelles constructions et pour les projets de rénovation.


[1] La capacité d’une citerne d’eau de pluie doit être proportionnelle à la surface du toit. Pour une surface inférieure à 100 m², il faut une citerne d’au moins 3.000 litres.