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Végétation spontanée en ville : à encadrer

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Publié le 28 juillet, 2021 à 10h50 , mis à jour le 11 décembre, 2023 à 23h01

logo observatoire des villes vertes

Paris, le 6 juillet 2021

La généralisation progressive de la gestion écologique des espaces verts publics est à l’origine d’un regain de la végétation spontanée en ville – le retour du coquelicot en ville étant un des exemples les plus parlants.

L’Observatoire des villes vertes a interrogé les municipalités sur leur niveau de prise en compte et de gestion de ce retour de la nature dans des espaces jusqu’ici non végétalisés : pour cette 10e vague d’enquête*, 37 villes françaises ont partagé leurs stratégies et meilleures pratiques en matière de végétation spontanée sur leurs territoires.

S’il s’agit d’un levier puissant évoqué par les villes pour protéger et ramener la biodiversité dans l’espace public, l’élan inéluctable que connaît le développement de la végétation spontanée semble souffrir aujourd’hui d’un manque d’encadrement. Ce dernier permettrait de pérenniser la présence et l’impact de la végétation spontanée en ville, en associant l’ensemble des parties-prenantes, citoyens en tête.

Un phénomène qui gagne du terrain en ville

La loi Labbé a ouvert la voie au développement de la végétation spontanée, incitant les services nature en ville à opter pour des pratiques plus écologiques d’entretien des espaces verts : 9 villes sur 10 (86 %) adoptent des techniques alternatives aux produits phytopharmaceutiques : le désherbage manuel (87 %) et la fauche tardive (91 %) étant les « nouvelles » pratiques les plus populaires.

Les espaces au sein desquels la végétation spontanée (gestion, promotion) est acceptée ou promue restent encore assez circonscrits : plus de la moitié des villes répondantes (57 %) a délimité des zones prioritaires de végétation spontanée.

Huit villes répondantes, parmi lesquelles Avignon, Royan, Besançon ou Vauréal, ont toutefois fait le choix de laisser pousser la végétation spontanée sur l’ensemble de leur espace public, sans restriction particulière. Du côté de La Rochelle, un « arrêté trottoir » a été instauré, impliquant l’arrêt du désherbage par les services de la ville devant les habitations des particuliers.

Un geste pour la biodiversité locale avant tout

Qu’est-ce qui pousse les municipalités à faire le choix de laisser la nature dite « spontanée » conquérir de nouveaux espaces en ville ? Les ambitions environnementales priment : la protection de la biodiversité est la première motivation pour 57 % des villes répondantes, et apparaît dans le top 3 des motivations pour 8 villes sur 10 (81 %). Faire revenir les espèces endémiques est l’autre grand bénéfice recherché par plus d’une ville du panel sur trois (34 %).

« Cette multiplication de micro-expérimentations laissant libre cours à la végétation va dans le bon sens : celui de faire revenir la biodiversité ordinaire en ville. Mais laisser plus de place à plus de biodiversité suppose néanmoins d’y porter une attention particulière et de l’étudier, ne serait-ce que pour maîtriser certains risques sanitaires et environnementaux. » souligne Pascal Goubier, président d’Hortis et co-président de l’Observatoire.

Un sujet encore épineux qui nécessite d’encadrer et de sensibiliser 

De nombreuses municipalités cherchent du renfort du côté des initiatives citoyennes en premier lieu(comme le projet Fleurs et bitum porté par les étudiants poitevins par exemple) pour les accompagner dans cette dynamique.

Mais même en étant une alliée de poids, la mobilisation des citoyens reste encore trop éphémère et trop peu suivie dans le temps pour la moitié des villes (51 %) voire limitée dans son impact par le nombre de citoyens engagés ou les zones géographiques concernées (86 %). Presque la moitié des villes évoquent également le manque de rigueur, de connaissances ou de formations des citoyens (43 %).

« Si l’investissement citoyen demeure indispensable pour accélérer l’acceptation, impliquer l’ensemble des parties et démultiplier les effets bénéfiques de ces politiques vertes, un cadrage apparaît essentiel en amont, exigeant du temps et des compétences spécifiques et souvent extérieures. » analyse Laurent Bizot, président de l’Unep et co-président de l’Observatoire.

Végétation spontanée : appréciée par les citoyens, si encadrée ! Enquête d’opinion réalisée avec l’institut Yougov en mai 2021

Végétation spontanée en ville : les Français sont en grande majorité pour !

Plus des trois quarts des Français (79 %) y trouvent de l’intérêt et deux tiers (69 %) estiment même qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour la biodiversité en ville.

De la végétation spontanée dans ma rue ? Oui, mais pas envahissante

Même si elle est plutôt appréciée, cette végétation nécessite d’être encadrée par les collectivités pour 66 % des Français interrogés.

Les femmes plus sensibles à la végétation spontanée que les hommes

Les deux tiers (67 %) des femmes pensent que la végétation spontanée a un rôle à jouer pour sensibiliser au sujet de l’écologie, contre un peu plus de la moitié des hommes (54 %).

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Communiqué de presse OVV – Végétation spontanée en ville – juillet 2021 899.54 Kb
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