Services à la personne et entretien des jardins : « petits travaux de jardinage », immenses services pour la société
Publié le 13 juin, 2025 à 10h07
Paris, 13 juin 2025 – Les entreprises du paysage rappellent l’utilité environnementale, sociale et économique des Services à la Personne (SAP). Alors que le gouvernement envisage de raboter ce dispositif, l’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep) appelle à ne pas considérer comme une dépense de confort ce qui constitue un véritable investissement rentable pour la société toute entière. Bien plus que des « petits travaux de jardinage », le SAP dans le paysage est un service de proximité porté par près de 18 000 entreprises, accessible à tous, et un outil central pour l’entretien durable des jardins, dans un secteur en pleine mutation écologique. Ces prestations, encadrées, pédagogiques, accessibles, sont un puissant levier de transformation écologique des espaces privés. Leur réduction risquerait de freiner une dynamique positive, porteuse d’emplois, de recettes fiscales et de lutte contre le travail dissimulé, essentielle pour garantir un avenir plus respectueux de l’environnement.
Le SAP dans le paysage, c’est une porte d’entrée vers une écologie du quotidien, à la fois accessible, créatrice de valeur, et juste socialement. Pour les Français, le jardin n’est plus un simple décor ; c’est un espace d’avenir. Et les jardiniers paysagistes sont les mieux placés pour le faire grandir. Nos entreprises sont aujourd’hui en première ligne de la transformation écologique : accompagner chaque Français dans une gestion plus durable de son jardin, par le dispositif de crédit d’impôt, accessible au plus grand nombre, c’est faire progresser l’écologie à l’échelle du quotidien. C’est aussi développer des emplois locaux
Laurent Bizot, Président de l’Unep.
Une économie durable en péril
La remise en cause du soutien public aux Services à la Personne (SAP) menace de fragiliser un secteur vital pour l’économie et l’environnement en France : celui du paysage. Composé de 35 000 entreprises et employant 132 000 personnes, ce secteur génère un chiffre d’affaires de plus de 7,8 milliards d’euros.
Le SAP, qui concerne 55 % des entreprises du paysage, est un pilier de la création de richesse et d’emplois. Ce secteur, avec un chiffre d’affaires de 7,8 milliards d’euros, dont 50 % proviennent de clients particuliers, est en pleine expansion. En 2024, il a enregistré une croissance de 2,5 %, créant 30 emplois par jour, principalement grâce à l’entretien des jardins (+ 5,5% en 2024).
Les entreprises du paysage constituent la première force vive de la végétalisation et la renaturation de notre pays. Le terme de “petits travaux de jardinage” pour qualifier les prestations couvertes par le SAP désigne un élément fondamental : l’entretien des jardins de particuliers par des professionnels qualifiés. C’est un pilier essentiel de cette filière, créant des emplois locaux et accessibles, notamment pour les personnes peu qualifiées. En effet, 40 000 euros de chiffre d’affaires dans l’entretien des jardins suffisent à générer un emploi.
Rogner sur ce dispositif serait un coup dur pour l’économie locale et l’emploi, et une entrave à la transition écologique.
Le dispositif SAP est également un levier fiscal sous-estimé : pour 1 euro investi, 1,5 euro de recettes fiscales est généré via la fiscalité des entreprises, la TVA et les cotisations retraite.
Enfin, le SAP joue un rôle crucial dans la lutte contre le travail dissimulé, un fléau qui atteint 27 % dans l’entretien des jardins, bien au-dessus (le double !) de la moyenne européenne (13%), alors que dans les autres secteurs d’activité, la France fait figure de bon élève. Le crédit d’impôt SAP renforce la compétitivité des entreprises respectueuses de la réglementation, les aidant à contrer la concurrence déloyale et le risque que le travail au noir fait encourir en matière de sécurité et d’écologie.
Réduire ou déstabiliser ce levier d’accompagnement, c’est prendre le risque de freiner un élan qui bénéficie à la fois à l’environnement, à l’économie locale et aux finances publiques.
Un accompagnement pour tous, au plus près des réalités
En 2025, près de 18 000 entreprises du paysage proposent des services d’entretien de jardin dans le cadre des SAP. Ces prestations sont Accessibles à tous : pour preuve, près de 40% des personnes faisant appel au SAP pour l’entretien de leur jardin ne sont pas imposables.
Le dispositif SAP permet à des millions de Français de bénéficier d’un accompagnement professionnel dans la gestion écologique de leur jardin à des publics très variés d’accéder à ces prestations :
- des seniors qui souhaitent rester à domicile mais ne peuvent plus entretenir leur jardin,
- des familles modestes qui n’ont ni les moyens ni les connaissances pour adopter les bons gestes,
- des urbains qui, reconnectés à un jardin, ont besoin d’un appui pour le valoriser sans l’appauvrir.
L’intervention des jardiniers professionnels ne se limite par ailleurs pas à l’entretien écologique : elle assure également la sécurité des particuliers. Déléguer ces travaux à des professionnels qualifiés réduit les risques d’accidents liés à l’utilisation de matériel tranchant et potentiellement dangereux.
Chaque jardin compte, chaque expert aussi
En 2023, selon une étude Asterès pour l’Unep[1], les espaces verts, grâce à leurs bénéfices environnementaux sur la qualité de l’air mais aussi sur la santé mentale, ont permis de sauver 22 000 vies en France.
Loin d’être des dépenses de confort, les interventions des professionnels du paysage sont des actes quotidiens de transition écologique : derrière la taille d’une haie ou le choix d’une plante, il y a toujours une expertise :
- pour s’assurer que les haies ne sont pas taillées pendant la nidification des oiseaux,
- pour orienter vers des essences locales économes en eau et adaptées au sol,
- pour pratiquer la tonte différenciée des pelouses afin de préserver les pollinisateurs,
- pour accompagner la fin de l’usage des produits phytosanitaires et proposer des solutions alternatives naturelles,
- pour identifier et maîtriser les espèces invasives,
- pour transformer le jardin en îlot de biodiversité grâce à des haies mellifères, des refuges à insectes ou encore la plantation d’essences nourricières.
Ce sont ces gestes, discrets mais essentiels, que les jardiniers paysagistes accompagnent au quotidien dans une logique de pédagogie et d’adaptation à chaque situation.
Le jardin devient d’ailleurs un laboratoire écologique à ciel ouvert, comme le révèle l’édition 2025 du baromètre Unep-Ifop, Les Français et leur jardin :
- 79 % des Français veulent réduire leur empreinte écologique via leur jardin,
- 78 % souhaitent y favoriser la biodiversité,
- Et 6 Français sur 10 envisagent déjà d’adapter leur espace aux aléas climatiques.
Mais face à la complexité croissante des enjeux, l’expertise devient indispensable. Plus des trois quarts des propriétaires (76 %) jugent essentiels les conseils de professionnels pour entretenir leur jardin de façon durable – un chiffre qui monte à 82 % chez les moins de 35 ans.
[1] « Les espaces verts urbains en France : une création de valeur via les bienfaits sanitaires et environnementaux », Asterès, juin 2024 – https://asteres.fr/etude/les-espaces-verts-urbains-en-france-une-creation-de-valeur-via-les-bienfaits-sanitaires-et-environnementaux/