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Retour sur la Mini Transat de Julien Hatin !

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Publié le 26 novembre, 2021 à 09h28 , mis à jour à 09h31

Créée en 1977 par Bob Salmon dans le but de renouer avec l’esprit aventureux des premières transatlantiques, la Mini Transat est organisée tous les deux ans ! Une course disputée en solitaire et sans assistance, à bord d’un voiliers de 6.50 mètres, cette course est une véritable épreuve, où le skipper doit être polyvalent et autonome pour faire avancer son bateau malgré les difficultés rencontrées.

La 23ème édition de la Mini Transat à débuté le 26 septembre dernier en Vendée ! Une course qui s’est déroulée en deux étapes, avec le départ aux Sables d’Olonne puis une escale à Santa Cruz de La Palma aux Canaries, pour ensuite arrivée à Saint-François en Guadeloupe. Pour cette occasion, plus de 80 “Ministes” se sont élancés sur un parcours de 4050 miles.

Une première étape semée d’embuche

Durant cette première étape, Julien Hatin a rencontré un problème technique au sein de son bateau. Pendant près de 4 jours, Julien s’est retrouvé sans batterie abord du bateau.
Suite à cet incident, Julien et le bateau des Entreprises du Paysage – Normandie ont franchi la ligne d’arrivée de cette première étape dimanche 10 Octobre à 03h 41m 00s heure française en 48ème position des bateaux de série (sur 65).

“Depuis quatre jours mes batteries ne chargeaient plus du tout et je m’en veux. J’étais persuadé que tout marchait bien et je n’ai pas voulu changer l’installation avant la course. Finalement, j’aurais mieux fait de mettre tout à neuf. En tous les cas, je suis content d’être arrivé. Les premiers jours de course ont été costauds.

Le 22 Octobre, Julien Hatin a refait le voyage en sens inverse pour retrouver son bateau et le remettre en condition pour la seconde étape. C’est sous une épaisse couche de cendre que Julien Hatin retrouve son bateau, une anecdote dû au volcan sur place ! Il a donc fallu commencer par laver le bateau en arrivant.  S’en est ensuite suivi 4 jours de réparations et préparation du bateau, entrecoupé par les obligations sur place comme la remise de prix ou les briefings. Julien a donc changé ses batteries et remis un panneau solaire neuf mais malheureusement, Il naviguera sans spi médium (qu’il a perdu lors de la première étape.

“Je n’arrive pas trop à me rendre compte de ce que l’on va faire. Lors de la première étape, on est resté assez proche des côtes, dans des zones que l’on connait plus ou moins surtout lorsque, comme moi, on a déjà eu l’opportunité de participer à la Les Sables – Les Açores – Les Sables. Là, on part sur un truc totalement inconnu. Dans la tête, les sentiments sont un peu mélangés ”,

Un choix stratégique ?

Après un repos de 3 semaines bien mérité, Julien Hatin reprend la course le 29 octobre avec la seconde étape de cette compétition.
Lors de cette deuxième étape, deux options s’offrent aux compétiteurs, partir vers le sud ou le vent semble plus présent ou bien tenter un chemin plus court mais plus risqué ! Julien fait le choix de partir vers le sud, une option judicieuse puisque ce choix lui permet de remonter très haut dans le classement jusqu’à la 6e place ! Cependant, suite à de faibles vents au sud, Julien perd son avance petit à petit et recule dans le classement.

Julien a franchi la ligne d’arrivée après une journée de surf sous spi max et grand Gennak. Il a réussi à tenir des moyennes à plus de 12 nœuds sur les 6 dernières heures de course. Il a opéré pendant ce temps une superbe remontée et a même dépassé les deux italiens devant lui pour finir en 33ème position des bateaux de série (sur 65 bateaux). Il aura donc passé  17j 10h 15m et 59s en mer sur cette seconde étape et aura effectué une traversée de 2700 miles (soit environ 5000 km).

Les premiers mots de Julien Hatin à son arrivée

« Je n’avais pas bien compris Jean-Pierre Dick quand il était arrivé de son Vendée Globe et qu’il avait déquillé. Il avait dit : le but c’est le chemin. Je crois que là je l’ai vraiment réalisé. L’important c’est de le faire et de le vivre vraiment parce que c’est là qu’on apprend les choses. Je pense que j’ai commis quelques erreurs stratégiques et j’ai eu quelques soucis techniques. Dès lors, ça s’est vite transformé en aventure. Une aventure où tu répares et ça tient cinq heures, où tu te retrouves en larmes en milieu du bateau parce que tout pète, où tu recommences mais ça ne tient pas, où tu abandonnes mais tu finis par trouver une autre solution et arriver au bout quand même… Je pense que c’est ça le truc. Je ne m’attendais pas à ce que la solitude soit aussi dure.
Au bout de 7-8 jours de course, je pensais que j’étais arrivé mais je n’étais qu’à la moitié et ça, ça a été super dur. J’ai même un peu relâché par moments. Je pense que j’ai eu un peu de mal là-dessus. Je pense que c’est un sujet sur lequel il faut se préparer à fond parce que c’est ça qui est le plus compliqué. Le reste, c’est facile par rapport à ce qu’on a fait avant. La difficulté c’est de prendre le départ et d’avoir un petit peu de chance pour qu’il n’y ait pas de gros pépins. En franchissant la ligne, je me suis dit que j’allais pouvoir appeler ma femme et mon fils et qu’en fin ça allait être la fin du calvaire. J’ai eu mes premiers pépins autour de 400-500 milles avant l’arrivée. A 350 milles ça s’est un peu dégradé. A 300 milles tout est parti en vrac et 4 milles de la ligne ma drisse de gennak a pété et j’ai dû récupérer ma voile à la flotte à l’arrière du bateau !
Il y a bien sûr eu des bons moments. Sur la fin j’ai bien aimé quand ça a bourriné sous spi max. Attaquer c’était fun. Avoir des dauphins autour du bateau aussi. J’ai également vu une trombe de mer ce qui n’avait jamais été le cas auparavant. Ça m’a fait bien peur mais j’ai trouvé ça impressionnant. Je pense que j’ai découvert plein de choses sur moi-même ».

Pour plus d’informations sur la Mini Transat, rendez-vous directement sur le site de la course !