Le secteur du paysage poursuit son essor
Publié le 13 novembre, 2025 à 09h55 , mis à jour le 14 novembre, 2025 à 12h07
+ 60 % de croissance en dix ans et des emplois durables partout en France
Paris, le 13 novembre 2025 – L’Union Nationale des entreprises du paysage (Unep) dévoile les chiffres clés de la branche du paysage à fin 2024, issus de la douzième étude biennale. Avec 8,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+60 % depuis 2014), 33 550 entreprises et 140 300 actifs, ces chiffres confirment la vitalité d’un secteur en pleine expansion, moteur de la transformation écologique des territoires. Portée par une demande croissante de nature et de “mieux vivre”, la filière continue de créer de l’emploi, d’investir et d’attirer de nouveaux talents, tout en faisant face à des tensions persistantes sur le recrutement.
Les chiffres clés des entreprises du paysage en un coup d’œil
Une croissance durable, reflet d’une économie verte en mouvement
En 2024 la branche du paysage pèse 8,5 milliards d’euros, représente 33 550 entreprises et 140 300 actifs. En deux ans, l’activité a progressé de 10 %, tandis que le nombre d’actifs a augmenté de 3 %. Plus de la moitié du chiffre d’affaires est portée par les entreprises de plus de 10 salariés, qui affichent une bonne rentabilité.
Ces indicateurs confirment la solidité d’un secteur structuré et en renouvellement constant : plus d’une entreprise sur trois a été créée ou reprise depuis 2020. Au total, près de 60 % des structures en activité ont moins de 8 ans, témoignant du dynamisme entrepreneurial de la profession.
Le chiffre d’affaires de la branche a connu une progression quasi continue au cours de la dernière décennie : +60 % en dix ans, passant de 5,3 Md€ en 2014 à 8,5 Md€ en 2024.
Après un rebond exceptionnel post-Covid (+21 % entre 2020 et 2022), la croissance s’est stabilisée à un rythme plus modéré (+10 % entre 2022 et 2024), signe d’une structuration durable de la filière.
Un marché toujours porté par les particuliers
Les travaux de création de jardins et d’espaces verts représentent toujours plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur (56 %), même si leur part recule légèrement par rapport à 2022 (-1 point), au profit des travaux d’entretien (41,5 %).
En 2024, les particuliers génèrent à eux seuls 49 % du chiffre d’affaires de la profession, soit plus de 4,0 Md€. Ils confirment leur rôle de moteur principal de la demande en aménagement paysager. Les marchés publics représentent près d’un quart du chiffre d’affaires (24,5 % soit 2,1 Md€). Si leur poids relatif recule progressivement, leur volume financier reste en progression, porté par la montée des projets de végétalisation et d’aménagements urbains.
La part des entreprises privées s’établit à 25,5 % (2,2 Md€), représentant une part stable du marché du paysage, en croissance continue sur ces dernières années.
Le paysage reste en croissance. Malgré un léger ralentissement des commandes chez les particuliers, le marché demeure porté par l’évolution des pratiques et la demande en entretien. Nos entreprises doivent ainsi se positionner comme acteurs clés de la gestion durable des espaces privés et publics, en développant les offres de services adaptées. commente Nicolas Leroy, président de la commission économique de l’Unep.
| Focus entreprises de SAP Les Services à la Personne (SAP) poursuivent leur progression et représentent désormais 20,5 % des entreprises, soit près de 6 850 structures, mobilisant plus de 18 000 actifs. Si leur poids économique reste limité (7 % du chiffre d’affaires), leur rôle de proximité auprès des ménages renforce leur ancrage dans le tissu entrepreneurial. Ces prestations, encadrées, pédagogiques, accessibles, sont un puissant levier de transformation écologique des espaces privés. Leur réduction risquerait de freiner une dynamique positive, porteuse d’emplois, de recettes fiscales et de lutte contre le travail dissimulé, essentielle pour garantir un avenir plus respectueux de l’environnement. |
Un vivier d’emplois durables et qualifiés
Le paysage confirme en 2024 son rôle de secteur employeur majeur, avec plus de 140 300 actifs, dont 112 400 salariés. Les postes proposés sont stables, 81 % en CDI et 95 % à temps plein, couvrant l’ensemble des niveaux de qualification.
Avec 14 300 apprentis attendus en 2025, les entreprises du paysage confirment aussi leur rôle clé dans la formation et l’intégration des jeunes générations. Mais cette dynamique s’accompagne d’un défi majeur : plus d’une entreprise sur deux (54 %) déclare avoir rencontré des difficultés à recruter.
Les chefs d’entreprise demeurent pourtant confiants : 35 % envisagent d’augmenter leurs effectifs salariés à court terme, contre seulement 2 % qui prévoient une baisse. Plus de la moitié des entreprises projettent de recruter au moins un apprenti dans les douze prochains mois.
« Le paysage est bien plus qu’un secteur qui recrute : c’est un vivier d’emplois durables, porteurs de sens et ancrés dans les territoires. En formant les jeunes, en valorisant les parcours et en innovant au quotidien, les entreprises du paysage préparent activement l’avenir. Relever le défi du recrutement, c’est aussi affirmer notre ambition : faire du paysage un moteur de l’économie verte et de l’inclusion. » commente Marie Hélène Jouannet, 1ère Vice-présidente de l’Unep.
En parallèle, les entreprises poursuivent un effort soutenu d’investissement. En 2024, 70 % d’entre elles ont consacré des moyens à l’acquisition de matériel, d’outillage ou de véhicules, soit l’équivalent de 7,5 % du chiffre d’affaires global (environ 640 M€). La formation continue reste, elle aussi, un enjeu central : près d’un tiers des entreprises y consacrent des moyens au-delà de leurs obligations légales, signe d’un secteur qui se projette et cherche à accompagner les évolutions de ses métiers.
Au-delà de l’économie, une mission sociétale : reconnecter les territoires à la nature
Cette dynamique du secteur s’inscrit dans une évolution sociétale profonde : la recherche d’espaces de nature et de bien-être au cœur des territoires. Les entreprises du paysage contribuent à cette transformation en créant et entretenant des espaces qui améliorent le cadre de vie, participent à l’adaptation des villes au changement climatique et renforcent la présence du végétal dans les environnements urbains.
Cette évolution traduit une conviction partagée : le paysage est un véritable levier de santé publique, de cohésion sociale et de résilience environnementale. En effet, en 2023 en France 22 000 vies ont été sauvées grâce aux espaces verts en milieu urbain. 1 En plaçant la nature au cœur de la ville, les entreprises du paysage accompagnent une véritable transition culturelle vers des territoires plus vivables, plus durables et plus inclusifs.
« Les chiffres 2024 témoignent d’un secteur solide, créateur de valeur et d’emplois, mais aussi d’un levier de transformation durable des territoires. Le paysage est désormais reconnu comme une composante essentielle des politiques de transition écologique », conclut Laurent Bizot, Président de l’Unep.
1 étude Asteres menée avec l’Unep – juin 2024