Publié le 27 mai, 2025 à 11h28
, mis à jour à 11h29
Depuis 2007, l’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), observe l’évolution du rapport des Français à leur jardin. L’édition 2025 de son baromètre*, réalisé avec l’IFOP, révèle une transformation majeure : le jardin devient un véritable laboratoire du changement écologique et un refuge essentiel de bien-être pour les Français. Une mutation qui s’accompagne de nouveaux défis, notamment pour les jeunes générations.
Le jardin, entre bien-être et nouvelles contraintes
En 2025, près de deux tiers des Français (64%) disposent d’un jardin, dont 59% en privatif et 5% en partagé. L’accès varie selon le statut d’occupation – 82% des propriétaires contre 35% des locataires – et le lieu de vie, avec une présence plus marquée en zone rurale (91%) qu’en région parisienne (44%). Mais quel que soit le profil, le jardin s’affirme comme un pilier du bien-être quotidien, tout en révélant une relation plus complexe qu’auparavant.
Si la quasi-totalité des Français (92%) fait de son jardin un havre de paix et 88% un lieu de convivialité, son entretien devient de plus en plus contraignant. Le plaisir lié à cette activité chute de 6 points depuis 2022 (65% vs 71%), une tendance particulièrement marquée chez les jeunes (51% des 18-34 ans), les femmes (40%) et les urbains (38%). Cette évolution traduit une transformation profonde du rapport au jardin, où l’expertise professionnelle trouve naturellement sa place.
« L’édition 2025 de notre étude confirme une transformation profonde de notre société. Le jardin n’est plus un luxe mais une nécessité sociale, un espace où se cristallisent nos aspirations contemporaines : reconnexion à la nature, quête de bien-être, conscience environnementale »
analyse Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop.
La révolution verte s’enracine
Face à l’urgence climatique, les jardins français se métamorphosent en véritables laboratoires écologiques. Six propriétaires sur dix prévoient d’adapter leur espace aux contraintes climatiques, tandis que 79% cherchent à réduire leur empreinte écologique et 78% œuvrent pour la biodiversité. Cette révolution verte touche tous les aspects du jardin : 69% l’utilisent pour une alimentation différente, 43% adaptent leurs choix de plantes, démontrant une prise de conscience environnementale croissante.
Cette révolution verte n’est pas qu’une tendance : c’est une nécessité de santé publique. Une récente étude Asterès pour l’Unep a démontré que les espaces verts en ville ont permis de sauver 22 000 vies en France en 2023, soit 60 vies par jour.
Les jeunes réinventent le jardin
La “génération climat” (18-34 ans) développe une approche novatrice du jardin. Plus sensible aux contraintes d’entretien, elle est aussi la plus engagée dans la transformation écologique. Plus ouverte à l’expertise professionnelle (16% vs 11% en moyenne), elle fait du jardin un espace multifonctionnel : 70% y pratiquent une activité physique, 67% en font un outil d’alimentation alternative. Une approche pragmatique qui redéfinit les usages traditionnels.
Les paysagistes, des partenaires clés de la transition écologique
« L’expertise des paysagistes devient indispensable face à la complexification des enjeux, et nos entreprises sont aujourd’hui en première ligne de cette transformation écologique. Notre expertise devient cruciale pour accompagner les Français vers des pratiques plus durables. C’est un changement profond qui nécessite un accompagnement expert, notamment face aux défis du changement climatique »
souligne Laurent Bizot, Président de l’Unep.
Un changement de paradigme confirmé par l’étude : plus des trois quarts des propriétaires (76%) jugent importants les conseils professionnels sur l’entretien écologique, un chiffre qui atteint 82% chez les moins de 35 ans. Cette expertise est particulièrement recherchée pour le choix des plantes adaptées au climat (32%) et la mise en place de solutions écologiques (31%). Les paysagistes s’imposent ainsi comme des acteurs essentiels de la ville durable, transformant les espaces verts en véritables îlots de biodiversité urbaine.
2019-2025 : COMMENT LE JARDIN DES FRANÇAIS A CHANGÉ ?
La possession de jardin fait le yoyo : – 2019 : 63% – 2022 : 66% – 2025 : 64% : une légère érosion qui reflète les mutations de la société française
Le plaisir d’entretien s’érode : – 2022 : 71% – 2025 : 65% : une baisse significative (-6 points) qui traduit une relation plus complexe avec son jardin L’engagement écologique se concrétise – 2022 : 80% voulaient protéger la planète – 2025 : Place à l’action ! 60% prévoient une adaptation climatique et 78% agissent pour la biodiversité
Méthodologie : Étude Ifop pour l’Unep réalisée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, du 12 au 13 mars 2025.