Lorsque le salarié commet des faits d’une telle gravité dans l’exercice de son activité professionnelle que son maintien au sein de l’entreprise s’avère impossible, peut se poser la question de…
Lorsque le salarié commet des faits d’une telle gravité dans l’exercice de son activité professionnelle que son maintien au sein de l’entreprise s’avère impossible, peut se poser la question de la qualification de la faute pour engager la procédure de licenciement.
La différence entre les notions de faute grave et de faute lourde :
Selon la jurisprudence, la faute grave est un fait ou un ensemble de faits imputables au salarié qui constitue une violation de ses obligations contractuelles d’une importance telle qu’elle rend impossible le maintien du contrat pendant la durée du préavis.
À titre d’exemple, la faute grave a été admise par la jurisprudence pour les faits suivants :
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- Absences injustifiées ou abandon de poste ;
- Refus réitéré d’un salarié d’exécuter les tâches relevant de son contrat de travail ;
- Le fait de tenir des propos injurieux à l’égard de son supérieur hiérarchique alors que le salarié a déjà fait l’objet de sanctions pour des faits semblables…
La faute lourde est la faute d’une extrême gravité qui révèle l’intention du salarié de nuire à son employeur ou à l’entreprise, volonté de porter préjudice lors de la commission des faits fautifs. Elle ne résulte pas de la seule commission d’un acte préjudiciable.
La faute lourde ne sera donc retenue que de façon exceptionnelle car l’employeur doit prouver l’intention de nuire du salarié.
À titre d’exemple, la faute lourde a été admise par la jurisprudence pour les faits suivants :
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- Le démarchage de clients au profit d’un concurrent ;
- Le fait de dissimuler la création d’une entreprise ayant une activité concurrente à son employeur, alors que le salarié travaillait encore dans l’entreprise, qu’il était lié par une clause d’exclusivité et détournait de la clientèle ;
- Le salarié qui profère des menaces de mort à l’égard de son employeur ou qui l’agresse physiquement avec préméditation.
Attention : il convient de faire une appréciation au cas par cas pour déterminer si la faute est grave ou lourde au regard des faits reprochés. En cas de litige, il appartiendra au juge de vérifier la qualification de la faute retenue pour apprécier le bien-fondé du motif de licenciement.
Les conséquences pour l’employeur et le salarié :
- Les conséquences identiques de la faute grave et de la faute lourde
Le licenciement pour faute grave ainsi que le licenciement pour faute lourde ont pour conséquence la rupture immédiate du contrat et prive le salarié des indemnités suivantes :
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- L’indemnité correspondant à la période de mise à pied conservatoire ;
- L’indemnité de licenciement ;
- L’indemnité compensatrice de préavis.
En revanche, le salarié conserve, dans les deux cas, le bénéfice de :
- L’indemnité compensatrice de congés payés ;
- L’allocation chômage.
- Les conséquences qui diffèrent les deux fautes
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- Le salarié licencié pour faute grave bénéfice de la portabilité de ses droits en santé et en prévoyance, alors que le salarié licencié pour faute lourde en est privé.
- Seule la faute lourde permet à l’employeur d’engager la responsabilité civile, et notamment la responsabilité pécuniaire, du salarié pour obtenir la réparation du préjudice subi.